vendredi 27 juin 2008

Au secours la gauche revient!

L’ouverture et l’entrée de personnalités de gauche au sein du gouvernement a marqué le début du mandat de M.Sarkozy. Les observateurs avisés ont alors pensé qu’il s’agissait plus d’une stratégie visant à étouffer le parti socialiste que d’une réelle inflexion politique.

Il semble depuis lors que le président ait amorcé un virage à gauche tout en douceur, sans faire de bruit. Quelques mesures plus ou moins retentissantes mais ô combien symboliques sont venues ces derniers temps confirmer la nouvelle orientation politique choisie par les plus hautes sphères de l’Etat.

Il y eu d’abord l’annonce surprise de la suppression de la publicité sur les chaînes de l’audiovisuel public (une vielle idée de la gauche), qui sous couvert de faire remonter le cours de l’action Bouygues (TF1) en reportant les budgets publicitaires de France Télévision vers les chaînes privées annonce en fait une croisade contre la marchandisation croissante du monde vécue comme un fléau et dont la publicité est un des symptômes à éradiquer.


Plus radical, et plus inquiétant encore, l’entrée de l’Etat dans le capital des Chantiers de l’Atlantique qui marque sans doute le début d’une vague de nationalisation de grandes entreprises. Politique d’un autre temps, que même le dernier gouvernement socialiste n’avait pas osé mettre en place, préférant privatiser pour être plus en phase avec son époque.


Citons également « la prime à la cuve » mesure d’assistanat qui ne va pas encourager les ménages les plus modestes à se responsabiliser et à tenir leur budget. Le gouvernement, non content d’avoir doublé le montant de cette prime déjà existante, entend désormais faire peser cette hausse et d’autres à venir sur un grand groupe pétrolier. Ce n’est assurément pas en taxant ainsi les fleurons de notre économie que nous allons gagner la bataille de la productivité.

Mais c’est avec l’inflexion de la politique répressive, marque de fabrique de notre président, que nous avons franchi un cap majeur. Alors même que notre pays a besoin de fermeté et d’être remis sur les rails, on a assisté en l’espace de huit mois, suite à deux évènements comparables, à un bouleversement très net et saisissant du discours.
Souvenez vous en novembre 2007 les émeutes de Villiers-le-Bel en réaction à un banal accident de circulation, les échauffourées et les tentatives d’homicides sur les forces de l’ordre dans les jours suivants. La réponse du pouvoir avait été ferme et proportionnée : Le président avait fort bien réagi et à maintes reprises. Il avait tout d’abord expliqué que les violences à Villiers-le-Bel n'avaient «rien à voir avec une crise sociale» mais «tout à voir avec la voyoucratie», il avait ensuite affirmé qu’« On aurait pu avoir un drame », que « La République ne cédera pas un pouce de terrain », Que ces émeutes étaient « d'une extrême gravité ». Il avait ensuite déclaré : « Je veux dire de la façon la plus solennelle que j'ai fixé un objectif de résultat: nous retrouverons les tireurs (...) un par un et pour eux ce sera la cour d'assises»…On se souvient aussi des appels a témoins avec primes et de la descente de plus d’un millier de policiers dans la cité. Du beau travail !

Des incidents du même ordre viennent d’avoir lieu en marge d’une manifestation de viticulteurs. En effet près de 200 d’entre eux cagoulés et armés de massues ont mené des véritables opérations commandos dans l'Hérault, notamment à Montpellier et Pèzenas, après une manifestation pour réclamer des mesures d'urgence pour ce secteur en crise. Parmi les incidents (un distributeur automatique de billets et des portes vitrées d'une agence du Crédit agricole vandalisés, tentative d’incendie d’une autre agence et un platane abattu…) une voiture de gendarmerie avec six gendarmes à bord a été renversée et incendiée. Et là surprise ! Pas de déclaration du chef de l’Etat, même pas un petit communiqué, pas de réactions en cascade des membres de la majorité outrés.
Seule la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie qualifie tout de même le geste de «tentative d'homicide » et ajoute « Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas eu d'interpellations qu'il n'y aura pas de suites judiciaires, il n'y a pas d'impunité quand il y a destruction », tandis que Michel Barnier, ministre de l’agriculture a lui « redit sa vigilance et sa disponibilité pour répondre à la crise de la viticulture du Languedoc-Roussillon, avec de véritables situations de détresse pour de nombreux viticulteurs ». On peut s’interroger sur le manque de réactivité de la classe politique et sur le changement de ton. Où est passée l’extrême fermeté de mise lorsqu’on s’attaque aux forces de l’ordre ? Les mots de M. Barnier montrent que le retour au laxisme est à l’ordre du jour. Va t-on à nouveau trouver des circonstances atténuantes aux coupables comme l’a fait la gauche pendant des décennies, alors que les responsables devraient être dès à présent recherchés, traqués, traduits en justice et sévèrement punis comme on en a pris l’habitude? M. Sarkozy que se passe-t-il ? Ressaisissez-vous.

En marge des manifestations un platane abattu et un incendie rejetant du CO2: un très mauvais coup porté au Grenelle de l'environnement qui ne doit pas rester impuni.


Il reste certes des mesures qui continuent à aller dans le bon sens mais il semble qu’elles servent de paravent à la politique réelle menée par ce gouvernement. Prenons garde à ce glissement car à ce rythme là, nous risquons dans 250 ans de nous réveiller sous le joug d’un régime marxiste.

11 commentaires:

Monsieur Bernard a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Monsieur Bernard a dit…

Cette dérive est directement imputable à Mme Bruni-Sarkozy, qui n'hésite pas à de dire de gauche.
Elle influence inévitablement la politique de son mari.
Scandaleux!

Anonyme a dit…

Sauf votre respect, ce constat désolant a déjà été fait avant vous :

http://blog-va.com/index.php/2008/02/15/263-au-secours-la-gauche-reviens

Anonyme a dit…

En écoutant les infos sur la manif des viticulteurs, j'ai bien ressenti une gêne, une sensation diffuse que quelque chose n'allait pas.

Maintenant je sais : le gouvernement se ramollit ! D'ici qu'il régularise les sans-papiers...


Heu, vous êtes pas réellement trois ? Deux c'est déjà difficile à croire (bien que je dispose d'un témoignage extérieur, mais trois !!!)

Gontrand de Trélas a dit…

@leo
effectivement j'étais passé à coté, mais nous partageons les mêmes valeurs.

@Christine
Nous sommes deux nous sommes trois
Nous sommes mille vingt et trois
Avec le temps avec la pluie
Avec le sang qui a séché
Et la douleur qui vit en nous
Qui nous transperce et qui nous cloue
(Georges Moustaki)

Monsieur Bernard a dit…

Et pourtant dans le monde
D'autres voix me répondent
Et pourtant dans le monde...
(Georges Moustaki)

piedo a dit…

Moi, monsieur, j'ai fait la colo,
Dakar, Conakry, Bamako.
Moi, monsieur, j'ai eu la belle vie,
Au temps béni des colonies.
Les guerriers m'appelaient Grand-Chef,
Au temps glorieux de l'OAF.
J'avais des ficelles au képi,
Au temps béni des colonies.

(Michel Sardou)

Monsieur Bernard a dit…

Ne m'appelez plus jamais France
La France elle m'a laissé tomber
Ne m'appelez plus jamais France
C'est ma dernière volonté.
(Michel Sardou)

A l'époque y'avait encore des chanteurs engagés...

piedo a dit…

Je constate donc qu'outre des pamphlétaires et brillants libre penseurs, ce blogue abrite également de véritables hommes de goût.

Le bien-pensisme marxiste n'a pas encore gagné !

Anonyme a dit…

Ah, bon, c'est nouveau, ça! Il faut fredonner quelques paroles d'une chanson?
Bon, j'en ai une:
Il avait de grands yeux très clairs
Où parfois passaient des éclairs
Comme au ciel passent des orages.
Il était plein de tatouages
Que j'ai jamais très bien compris.
Son cou portait : « Pas vu, pas pris. »
Sur son cœur on lisait : « Personne »
Sur son bras droit un mot : « Raisonne ».
***
J'sais pas son nom, je n'sais rien d'lui.
Il m'a aimée toute la nuit,
Mon légionnaire.
Et me laissant à mon destin,
Il est parti dans le matin
Plein de lumière.

J'ai bon?

Christine, regarde au bas de la page. Ils sont pas un, ils sont pas deux, ils sont pas trois: ils sont ... CINQ.
Tous avec des noms plus vraisemblables les uns que les autres!

Je confirme: le laxisme vis-à-vis des saccages effectués par certains cultivateurs est bien une idéologie de gauche: quand le bureau de la minisse de l'environnement et du OUI au référendum Voynet avait été mis à sac en 1999 par des gros bras du FNSEA, tout ce beau monde a été relaxé.
***
...
Il était minc', il était beau,
Il sentait bon le sable chaud,
Mon légionnaire
Y avait du soleil sur son front
Qui mettait dans ses cheveux blonds
De la lumière

Anonyme a dit…

En voyant un tel climat, on n'a qu'une envie c'est partir. Mais on est chez soi, alors ? Continuons la lutte, dans notre environnement dès aujourd'hui. Ne faisons pas comme certains d'entre nous qui, fortune faite, partent à l'étranger pour de soi-disant raisons confessionnelles. C'est une façon peu élégante de se dédouaner.